[Conférence-débat] De l’Italie des lois raciales de 1938 au gouvernement Salvini-Di Maio : un racisme de « braves gens » ? par Laurent Vogel, chercheur à l’Institut syndical européen

1938 : l’Italie de Mussolini proclame les lois raciales. C’est le début d’une campagne antisémite massive. A partir de 1943, le régime de la « république sociale » italienne collabore étroitement avec les nazis pour exterminer les Juifs d’Italie. Après la guerre, les lois raciales ont été minimisées dans la majorité de la production historiographique italienne comme une manifestation d’opportunisme à l’égard de Hitler. Dans la conscience de nombreux italiens, l’antisémitisme et le racisme auraient eu un caractère superficiel et accidentel.

La réalité de l’Italie aujourd’hui oblige à réexaminer ce mythe. Le gouvernement de coalition Salvini-Di Maio doit une partie de sa popularité à son racisme assumé. La violence étatique est relayée par une violence capillaire, quotidienne plus brutale que ce qu’on observe en Espagne ou en Grèce. De quoi remettre en cause l’idée d’une nation italienne de « braves gens » ?