[Conférence-débat] L’histoire du vide par Pierre Marage

Le vide n’étant rien, il ne peut avoir d’histoire. Comment ce qui n’existe pas pourrait-il avoir une histoire ? Et pourtant, cette histoire commence avec le vide philosophique, puisque « L’être est, le non être n’est pas », proclame le Grec Parménide. Et, suivant Aristote, les savants du Moyen-Âge élèvent « l’horreur du vide » au rang de principe.

Mais au siècle de Galilée, de Pascal et de Newton, le vide échappe à la philosophie pour se poser comme objet de mesure, comme objet d’expérience. Et la recherche sur le vide joue un rôle central dans la naissance de la science, ses pratiques et ses concepts. C’est l’époque du vide expérimental. Dès lors, le vide n’est plus un enjeu, mais un instrument : il permet les machines à feu, la thermodynamique, la découverte de l’électron et l’invention de l’ampoule électrique.

Au XXème siècle, l’espace le vide quantique se peuple d’une mer de particules et d’antiparticules. Notre époque est celle de la construction du vide comme objet théorique. C’est cette histoire complexe du vide que je tenterai de raconter, en essayant aussi de montrer comment les objets de la physique sont le fruit d’une construction théorique, expérimentale, technique, et sociale.

C’est cette histoire complexe du vide que racontera Pierre Marage, professeur et doyen honoraires de la faculté des sciences de l’ULB.

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