Pose d’un pavé en mémoire de Peisah Buhbinder

Le vendredi 19 novembre aura lieu une cérémonie de pose de pavé en la mémoire de Peisah Buhbinder, le mari de Leica (sujet du livre L’audace de vivre, de Catherine Buhbinder que nous recevrons le 19 au soir pour parler de son livre).

Cette pose se fera en présente de Gunter Demnig, artiste-concepteur des Stolpersteine-Pavés de la mémoire, en tournée internationale pour la pose des pavés de la mémoire. A 14h, il procédera lui-même à la pose du pavé devant la dernière habitation légale du couple, 31 rue Van Dijck à 1030 Schaerbeek.

L’événement avait été programmé il y a deux ans, mais avait été annulé à cause du Covid. Il y a deux ans, j’écrivais : Peisah Bubinder, né le 7 décembre 1906 à Kichinev en Bessarabie, a été arrêté en janvier 1943, devant l’habitation où il se cachait avec sa femme Leica Beigler-Buhbinder. Battu, il a été amené mourant à Malines et emporté à Auschwitz avec le 19ème convoi, deux jours plus tard. Il n’y a nulle trace de lui à Auschwitz, ce qui permet juste de dire qu’il est mort en déportation.

Fuyant l’antisémitisme et l’anticommunisme roumain, Peisah était arrivé en Belgique en 1929. Il avait eu le temps de fonder une famille, avec Leica, et monter un petit atelier de fabrication et tressage de chaussures, à Schaerbeek. Il était actif dans les organisations de masse juives du Pari communiste d’avant la guerre. Et, dès les premières années de la guerre, il s’est engagé dans le « Corps mobile de Bruxelles », la brigade des Partisans armés juifs, qui était dirigée par le communiste bulgare Théodor Angheloff. La troisième compagnie, celle des Bessarabiens, était commandée par Sroel Livschitz. On ne sait pas ce qu’il y a fait exactement. Comme le déplore Maxime Steinberg : « Ce qui pèse néanmoins le àlus sur cette mémoire fragmentaire et parcellisée de la parole des survivants, c’est le silence irréductible des morts » (Le Bulgare Angheloff et ses partisans juifs de la MOI à Bruxelles, ed. VUBPRESS p. 63)

Pour nous, Peisah a été douloureusement absent. C’est pourquoi, ce pavé constitue une occasion unique et symbolique de renouer un lien et rebâtir une mémoire.