[Analyse] Redéfinir l’antisémitisme ?

Depuis 2016, une campagne est menée par les lobbies pro-israéliens afin de faire adopter par le plus grand nombre possible de gouvernements, de parlements, de partis politiques et d’autres institutions « qui comptent » une définition de l’antisémitisme prônée par l’« International Holocaust Remembrance Alliance » (IHRA). Avec un succès certain, puisque cette définition a été adoptée, entre autres, par le Parlement européen, le Conseil de l’Union européenne, le parti travailliste britannique, les gouvernements et/ou les parlements israélien, britannique, allemand, autrichien, français, néerlandais, roumain, tchèque, hongrois, canadien et grec, ainsi que par le Sénat belge. Cette définition, extrêmement vague et donc très critiquable d’un point de vue juridique, est accompagnée de onze « exemples », dont sept concernent l’État d’Israël ou les Israéliens. Le choix de certains de ces « exemples » vise manifestement à faire en sorte que soit considérée a priori comme antisémite et criminalisée, toute critique radicale des politiques menées par l’État d’Israël.

Le « Collectif Solidarité Contre l’Exclusion » (CSCE) a consacré à cette question un dossier extrêmement fouillé et rigoureux du numéro de décembre 2019 de sa revue « Ensemble ! », coordonné par Arnaud Lismond-Mertes. En plus d’articles émanant de ce dernier et documentant de manière précise l’origine, le contenu et le lobbying concernant cette « nouvelle » définition de l’antisémitisme, il contient un texte de l’historien Dominique Vidal et, sous forme d’interviews, des contributions du juriste François Dubuisson, de Pierre Galand, président de l’Association belgo-palestinienne, de Yohan Benizri, président du « Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique » (CCOJB), de Patrick Charlier, codirecteur d’UNIA, de Simone Susskind, ancienne sénatrice, de Michel Staszewski, membre de l’UPJB et historien, de Carlos Crespo, président du MRAX et de Jean Vogel président de l’Institut Liebman.

A noter aussi, à la suite de ce dossier la première partie d’un « portrait de militant » consacré à Jacques Bude.

Nous vous invitons à découvrir l’intégralité de ce numéro d’« Ensemble ! » ici.