En 1948, Israël fut établi, comme « État juif », sur 78 % du territoire de la Palestine, au prix de l’exil forcé de plus de 80 % de la population non juive de son territoire, les Arabes palestiniens. Lors de son admission comme membre de l’ONU, le 11 mai 1949, ce nouvel État s’était engagé à permettre le retour des exilés[1]. Cet engagement n’a jamais été tenu. 70 ans plus tard, les exilés et leurs descendants sont plus de cinq millions.
En 1967, la « Guerre des six jours » a permis la conquête par Israël du reste de la Palestine… au prix de l’exil d’environ 250.000 Palestiniens de plus. Ce fut aussi le sort de dizaines de milliers d’habitants du plateau syrien du Golan. Depuis lors, en contravention avec le droit international et de nombreuses résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, plus de 600.000 colons juifs se sont établis dans les territoires conquis en 1967.
Les Palestiniens de Cisjordanie vivent toujours sous occupation militaire et sont privés de tout droit politique. Ceux de Jérusalem-Est, pourtant annexée par Israël depuis 1980, n’ont pas obtenu la citoyenneté israélienne et ne peuvent participer qu’aux élections municipales.
Les Palestiniens citoyens de l’État d’Israël, qui constituent aujourd’hui 20 % de sa population, sont, depuis la création de l’État et toujours aujourd’hui, victimes de multiples discriminations.
Quant aux habitants de la bande de Gaza, près de deux millions à ce jour, sévèrement rationnés en des produits aussi essentiels que l’eau potable, l’électricité, les carburants et les médicaments, ils survivent depuis onze ans dans une véritable prison à ciel ouvert, dont les gardiens sont l’armée israélienne [2].
Pour toutes ces raisons, l’UPJB, ne voyant aucune raison de se réjouir, ne s’associe pas aux célébrations du 70e anniversaire de l’État d’Israël.
Mais elle célèbrera dans la joie le jour où les torts causés aux exilés et à leurs descendants seront réparés et où, entre la Méditerranée et le Jourdain, il sera mis fin à la domination d’un peuple sur un autre.
[1]Conformément à la résolution 194 votée par l’assemblée générale de l’ONU, le 11 décembre 1948.
[2] Aujourd’hui secondée très efficacement par l’armée égyptienne.