[Communiqué] Exposition sur les enfants prisonniers palestiniens : Stop aux tentatives d’intimidation !

L’Association belgo-palestinienne (ABP), l’Union des progressistes juifs de Belgique (UPJB) et Een Andere Joodse Stem (EAJS) dénoncent les pressions exercées sur les services de la Chambre des représentants pour exiger le retrait d’une exposition consacrée à la détention d’enfants palestiniens par les forces d’occupation israéliennes.

Communiqué commun de l’Association belgo-palestinienne (ABP), de l’Union des progressistes juifs de Belgique (UPJB) et d’Een Andere Joodse Stem (EAJS)

Organisée du 18 au 23 novembre 2022, l’ exposition « L’intolérable : les enfants en détention militaire» est coorganisée par le député fédéral Simon Moutquin et les organisations Défense des enfants international Belgique (DEI-Belgique) et Broederlijk Delen, avec l’accord de la Conférence des Présidents de groupes. Elle vise à montrer que l’intérêt supérieur de l’enfant en temps de guerre est lourdement menacé par les mécanismes répressifs liés à l’occupation et la colonisation israéliennes, largement documentés par l’ONU et les ONG. Une perspective inacceptable pour l’ambassadrice d’Israël en Belgique, le Forum des organisations juives (FJO) et le Comité de Coordination des Organisations juives de Belgique (CCOJB), qui ont tous appelé, à quelques jours d’intervalle, au retrait de cette exposition. Celle-ci est tour à tour accusée d’ « importer le conflit israélo-palestinien », de «diaboliser Israël » ou de fermer les yeux sur le fait que les enfants palestiniens seraient envoyés comme kamikazes par leurs parents pour tuer des Juifs… Autant d’arguties classiques pour disculper par avance Israël des nombreuses accusations de violation des droits humains dont il est régulièrement l’objet.

Bien que nous ne soyons pas associés à l’organisation de l’exposition en elle même, il nous semble important de réagir à ce qui apparaît comme une tentative de plus de réduire au silence les défenseurs des droits humains en Palestine. Pour mémoire, Defence for Children International – Palestine (DCI-P), organisation sœur de DEI et créatrice de cette exposition, fait partie des six organisations récemment qualifiées de terroristes par Israël, accusations dont 9 pays européens, dont la Belgique, ont estimé en juillet 2022 qu’elles étaient sans fondement. Ces pays ont à cette occasion réaffirmé leur soutien auxdites organisations.

De telles manœuvres nous scandalisent particulièrement au moment où une nouvelle fuite en avant répressive contre la société civile palestinienne s’affirme en Israël. L’une des figures de proue de l’extrême droite israélienne, appelée à jouer un rôle majeur dans la formation de la future coalition gouvernementale, Bezalel Smotrich, a qualifié hier les défenseurs des droits humains de “menace existentielle” et appelé, entre autres, à saisir leurs avoirs.

Nous déplorons que la presse ait largement fait écho aux allégations du FJO et du CCOJB sans vérifier leur véracité ou donner la parole aux organisateurs de l’exposition. Nous nous élevons contre la prétention de ces deux organisations à parler au nom de l’ensemble des associations juives, ce qui contribue à nourrir l’amalgame détestable entre défenseurs du colonialisme israélien et population juive dans son ensemble.

Il est également regrettable que le douloureux sujet que l’exposition entendait mettre en avant n’ait été traité médiatiquement que sous l’angle de ces attaques. Les enfants palestiniens prisonniers valent mieux qu’une polémique créée de toutes pièces par les porte-voix de leurs bourreaux.