[Communiqué du 8 août 2022] Nouveaux crimes de guerre à Gaza : l’Union européenne encore une fois complice

La Bande de Gaza subit depuis 15 ans un blocus des plus sévères, destructeur de l’économie locale et absolument illégal selon le droit international. Les conséquences en sont de plus en plus insupportables pour ses 2.3 millions d’habitants qui, malgré l’aide internationale, manquent cruellement de l’indispensable : eau potable, nourriture, électricité, médicaments, … A cela il faut ajouter les nombreuses attaques meurtrières et destructrices menées périodiquement par l’armée israélienne.

Cette fois, sans qu’un seul tir de roquette n’ait visé le territoire israélien, l’armée israélienne, tout en continuant à mener, en Cisjordanie, une vaste campagne d’arrestations de présumés résistants armés (qualifiés bien sûr de « terroristes »), a engagé ce 5 août contre Gaza une nouvelle attaque de grande ampleur, officiellement qualifiée de « préventive ». En trois jours elle a provoqué la mort de plus de quarante habitants de Gaza, dont une quinzaine d’enfants, ainsi que des centaines de blessés. Aux crimes de guerre commis par l’armée, il faut ajouter le blocage de tous les points de passage des marchandises, ce qui a entraîné, ente autres, l’arrêt de l’unique centrale électrique de la bande de Gaza, faute de carburant.

Comment expliquer la décision du gouvernement israélien de déclencher cette attaque dans une période plutôt calme pour ce qui concerne les actes de résistance armée des Palestiniens ?

Nous pensons, comme cela fut le cas à plusieurs reprises dans le passé, que cette décision n’est pas étrangère au fait qu’Israël soit en campagne électorale. Comme l’a déclaré l’Association France-Palestine Solidarité dans un communiqué publié ce 6 août : « en l’état actuel de la politique israélienne, et en l’absence de toute sanction, le fait d’aller bombarder Gaza, en toute impunité, est toujours payant sur le plan électoral ; c’est monstrueux mais c’est ainsi ».

Ce 6 août, Josep Borell, porte-parole de la diplomatie de l’Union a rappelé qu’« Israël a le droit de protéger sa population » et appelé « toutes les parties à faire preuve d’un maximum de retenue afin d’éviter une nouvelle escalade et de nouvelles victimes » ; ajoutant que « ces derniers événements soulignent une fois de plus la nécessité de rétablir un horizon politique et de garantir une situation durable à Gaza ». D’une telle déclaration, le gouvernement israélien peut conclure qu’il n’a, une fois de plus, rien à craindre de la part de l’Union européenne, son principal partenaire commercial, qui vient d’ailleurs de donner son accord pour que reprennent les réunions du Conseil d’Association entre Israël et l’Union européenne. Cette fois encore, comme ses alliés privilégiés, les États-Unis et le Royaume-Uni, elle laisse commettre ces crimes en toute impunité.

L’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB) s’insurge contre l’inaction de l’Union européenne et des gouvernements des États qui la composent face aux actions criminelles menées par la toute puissante armée israélienne contre une population incapable de lui résister efficacement.
Elle considère en outre que cette offensive n’a nullement servi à protéger la population israélienne mais qu’au contraire, elle l’a mise en danger.