André Markowicz : de Pouchkine à Harms, un parcours qui parle aussi de l’Ukraine et Gaza

Le vendredi 3 octobre à 20h15, nous accueillons André Markowicz à l’UPJB.

André Markowicz nous est connu sous de multiples facettes. Passeur de la culture russe vers le monde francophone. Traducteur, auteur, poète, chroniqueur, éditeur. Tant d’autres étiquettes pourraient lui être collées à la peau. De l’immense travail accompli pour restituer l’écriture de Dostoïevski en français à ses chroniques régulières sur Facebook. C’est une vie de l’entre-deux : entre la France et la Russie, entre la judéité qui marque fortement son histoire familiale et la revendication d’un humanisme universaliste, sans complexe par rapport aux identitaires de tout acabit. Homme de l’art et personne engagée dans des combats politiques : aux côtés de la résistance populaire en Ukraine et de l’opposition anti-guerre en Russie, pour les droits du peuple palestinien, se démarquant des nationalismes et revendiquant la liberté de la culture, son indépendance face aux diktats de la politique. Il évoquera quelques jalons importants de ses activités récentes en partant de son  « Dictionnaire amoureux de Pouchkine » paru cette année. Rarement le titre de cette collection a correspondu aussi exactement au rapport qu’entretient André Markowicz avec cet écrivain dont le rôle est unique dans la culture russe, qu’elle soit lettrée, raffinée, populaire, grivoise. Il nous parlera aussi de Daniil Harms, poète russe victime de la terreur stalinienne, dont les textes ont été miraculeusement sauvés d’un immeuble en ruines pendant le blocus de Léningrad et ont longtemps circulé comme des copies clandestines, de la main à la main, dans un pays où il était banni de prononcer le nom des poètes assassinés.

Hôte habituel de l’UPJB, il construira avec nous le parcours de cette soirée, répondant aux questions, se remémorant d’un poème, évoquant les atroces nouvelles du monde, de l’Ukraine à Gaza, et les liens entre toutes les personnes qui s’opposent aux oppressions sans faire varier leur niveau d’indignation en fonction d’un « camp » à défendre.

« Ma première langue, ce n’est pas le russe, c’est Pouchkine. Dès mes premières semaines, ma grand-mère, qui ne chantait pas, me lisait ses contes pour m’endormir, et ma maman connaît les 6500 vers d’Eugène Onéguine par cœur. Elle les récitait pour conjurer sa peur lors des bombardements du blocus de Léningrad, cela calmait les autres enfants et cela l’a aidé à tenir. »

André Markowicz est né à Prague en 1960. Son père français était originaire d’une famille juive de Pologne, la famille de sa mère (née en Sibérie) le rattache à une lignée de cette intelligentsia indomptable et cosmopolite,  persécutée avec autant de hargne sous l’empire tsariste et sous le régime stalinien, les deux modèles du « monde russe » que revendique Poutine.

Nous vous recommandons

  • La lecture du « Dictionnaire amoureux de Pouchkine » (éditions Plon, 2025, 28 €).
  • De parcourir le site des Editions « Mesures » et d’y puiser dans le riche catalogue des lectures pour vous et des cadeaux pour les personnes que vous aimez : https://mesures-editions.fr