[Conférence-débat] « Le Birobidjan, chronique d’un échec annoncé » par Armand Schmidt

Sur la route du Transsibérien, dans l’Extrême Orient, à 6.400 km de Moscou, à la frontière avec la Chine, le train s’arrête dans une petite gare dont le nom écrit en Yiddish peut surprendre : Birobidzhan. Sur la place, une immense menorah, une sculpture illustrant « Tévié-le-laitier », – la rue principale porte le nom de Scholem Aleichem et non pas celui de Lénine, – les plaques de rue en caractères cyrilliques et en yiddish ! Nous sommes bien en Yiddish land, du moins c’est la première impression, car les 75.000 habitants de la ville sont russes à 95% et la langue parlée le russe. Si le caractère juif du Biro est gravé dans la pierre et sur les monuments, il n’en va pas de même pour sa composition démographique. Que reste-t-il aujourd’hui de ce qui fut la « Région autonome juive » dans l’ex-Union soviétique ?