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Fatima Ezzarhouni vit à Anvers, elle est infirmière et travaille aux soins intensifs d’un hôpital. Sophie Pirson vit à Bruxelles et travaille dans un musée d’art.
Le fils de Fatima est parti en Syrie le 16 juin 2013. La fille de Sophie a été blessée dans l’attentat du métro Maelbeek le 22 mars 2016.
C’est à l’été 2018 que Sophie et Fatima se rencontrent dans le cadre d’un projet de médiation qui rassemble des victimes, des proches de victimes, des parents de jeunes radicalisés, des intervenants de première ligne dans l’espoir d’échanger, faire lien, mettre des mots et réparer ce que la douleur et la haine détruit.
« (…) Lorsque tu sais ce que j’ai ressenti dans ces heures sombres, Fatima, tes larmes coulent. Elles se mêlent aux miennes. Tu me dis que toutes les larmes des mères sont les mêmes. Est-ce que cela signifierait que cette eau tiède et salée part d’une source unique qui a pris naissance avec l’humanité ? (…) » Sophie Pirson.
À travers ses conversations entremêlées avec Fatima, Sophie Pirson nous emmène au cœur et au creux d’une amitié qui va les lier par delà leurs souffrances de mères qu’elles ne taisent pas pour autant.
« Dans le bouleversement de notre rencontre est née l’envie d’écrire un récit à deux voix. Nous tenterons de dépasser l’horreur en cherchant ce que nous voulons transmettre à nos petits. (…) En laissant le tumulte loin derrière, nous irons, dans nos sources étrangères, chercher ce que nous avons de différent et de commun. » Sophie Pirson
Sophie Pirson raconte ce dialogue profond, glisse les mots de Fatima dans les siens. Son écriture invite à ressentir l’amitié, le chagrin, les larmes, les silences et la beauté présente comme une respiration.
Couvrez-les bien, il fait froid dehors…
Par Sophie Pirson, conversations avec Fatima Ezzarhouni
Éditions du Cerisier – 2021
