Début des travaux du mécanisme de coordination interfédérale de la lutte contre l’antisémtisme

Le 15 janvier dernier au SPF Justice ont débuté les travaux du nouveau mécanisme de coordination interfédéral de la lutte contre l’antisémitisme. Sur proposition de la Secrétaire d’État à l’Égalité des chances, Marie-Colline Leroy, celui-ci rassemble des représentant·es des différents gouvernements, des administrations et organismes de défense des droits humains et de la communauté juive, dont l’UPJB.Concrètement, il s’agira d’un lieu de dialogue, d’information, d’échanges et de propositions concrètes.

L’UPJB salue la mise en place de cette initiative et la tenue de cette première séance à laquelle les sept ministres concerné·es ont répondu présent·es. Dans un contexte marqué par une recrudescence des actes antisémites, cela démontre la volonté commune des autorités, des communautés et des organisations de travailler lutter de manière cohérente et coordonnée contre l’antisémitisme à l’échelle nationale.
L’UPJB apportera sa contribution à cet effort commun suivant la conviction qui est la sienne, à savoir que pour être efficace, la lutte contre l’antisémitisme ne peut s’isoler des efforts déployés contre les autres formes de racisme. (https://upjb.be/wp-content/uploads/2020/01/Lignes-de-force.pdf)
Dans un pays aussi diversifié que la Belgique, il est crucial d’aborder ces questions de manière globale, en veillant à ce que la lutte contre l’antisémitisme demeure intégrée dans le cadre plus large de lutte contre toutes les formes de discrimination, privilégiant un travail de fond, mettant l’accent sur la prévention, l’éducation et la sensibilisation.
L’UPJB reste optimiste quant à une évolution positive grâce à cette nouvelle initiative encourageant la poursuite d’efforts concertés pour créer un environnement inclusif et respectueux pour toutes et tous, indépendamment de leur origine ou de leur croyance.
Découvrez ci-dessous l’intervention d’Henri Goldman pour l’UPJB lors de cette séance inaugurale :

Peut-être certains d’entre vous seront étonnés de voir que l’Union des Progressistes Juifs de Belgique siège désormais dans le Mécanisme, alors qu’elle n’y était pas il y a 20 ans, en 2004 quand fut mis en place son ancêtre, la cellule de veille contre l’antisémitisme. Et pourtant, l’UPJB est une des plus anciennes organisations juives bruxelloises et probablement une des plus actives. Elle est issue de la résistance contre le nazisme et ce sont des hommes et surtout des femmes issues de ses rangs qui furent, dans les années 50, à l’initiative de la création du Mrax, le Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie.

C’est dire à quel point la lutte contre le racisme en général et l’antisémitisme en particulier est dans l’ADN de notre association. Et donc nous avons été ravis quand Sarah Schlitz, qui précéda Marie-Colline Leroy au secrétariat d’État à l’égalité des chances, a décidé de relancer cette coordination en élargissant son périmètre à toutes les composantes de la communauté.

Car, il faut bien le noter, la communauté juive est aussi diverse que la société belge dans son ensemble. C’est bien connu, Bruxelles est une des villes les plus multiculturelles d’Europe, mais il y a aussi de la diversité à l’intérieur de la diversité. Il ne vous a sans doute pas échappé, ces derniers mois, que tout le monde au sein de la communauté juive ne fait pas la même analyse de l’antisémitisme contemporain ou de la guerre qui ensanglante en ce moment le Proche-Orient et qui a des retombées chez nous. Reconnaître cette diversité interne est une des meilleures manières de battre en brèche les stéréotypes dont les Juifs et les Juives souffrent encore aujourd’hui.

Mais on a aussi la conviction que si cette diversité est reconnue et respectée, le Mécanisme qui est officiellement mis en place aujourd’hui peut nous permettre de travailler ensemble, c’est-à-dire la communauté juive et les différentes autorités politiques du pays, à faire reculer une des formes les plus anciennes et les plus tenaces de cette maladie sociale qu’est le racisme. Pour ce qui nous concerne, nous serons toujours attentifs à développer un maximum de convergences avec les autres communautés qui sont, comme la communauté juive dans sa majeure partie, le produit de l’histoire migratoire de la Belgique. Car la lutte contre l’antisémitisme, au même titre que la lutte contre toutes les formes de racisme, c’est vraiment l’affaire de tous et de toutes.