Elle ressemblait à nos grand-mères.
Celles qui, venues de Pologne ou de Bessarabie, étaient arrivées en Belgique avec leurs parents, avant la Seconde Guerre mondiale.
Celles qui, ayant échappé par miracle à la déportation, avaient pu donner naissance à nos parents.
Celles qui nous parlaient avec l’accent à la saveur d’un ailleurs, disparu à jamais. Celles qui pouvaient être, en même temps, des militantes courageuses et des « yiddishe mammes » débordantes de caresses.
« Juive de cœur » mais, selon sa petite-fille, non pratiquante, Mireille Knoll a mené « une vie modeste » et élevé ses fils au sein « d’une famille très ouverte, au contact de plein d’amis de toutes les religions ».
Mireille Knoll a été assassinée à Paris, le 23 mars 2018, par deux repris de Justice.
Le Parquet a retenu le mobile antisémite : elle aurait été assassinée parce que juive.
C’est possible. Cet assassinat s’inscrirait alors parmi les multiples actes antisémites perpétrés en Europe ces dernières années.
Aujourd’hui, nous souhaitons partager la douleur de ses proches, tellement dignes.
Viendra le temps de l’analyse.