« Palestiniens et Israéliens. Dire l’histoire, déconstruire mythes et préjugés, entrevoir demain » le nouvel ouvrage de Michel Staszewski

1948-2023. L’État d’Israël commémore ses 75 ans d’existence. Un anniversaire qui renvoie à tant de questions : Qu’est-ce que le sionisme ? Quelle est son histoire et quelles sont ses diverses tendances ? Quelle place cette idéologie occupe-t-elle dans la spirale de 75 ans de violence à l’égard des Palestiniens ? Pourquoi la communauté internationale est-elle à ce point silencieuse ? Pourquoi depuis tant d’années tant de résolutions de l’ONU condamnant l’État d’Israël restent-elles toujours lettre morte ? Pourquoi la critique des politiques de l’État d’Israël est-elle assimilée à de l’antisémitisme ? Comment entrevoir demain ? Contrairement à une opinion très répandue, le conflit opposant Palestiniens et Israéliens, ainsi que sa très longue durée sont tout à fait explicables. Mais pour y voir clair, il est nécessaire d’en parcourir l’histoire, d’en revenir aux faits et de démonter les mythes et préjugés qui empêchent de comprendre l’impasse dans laquelle Palestiniens et Israéliens restent enfermés.

C’est ce que Michel Staszewski se propose de faire avec son ouvrage Palestiniens et Israéliens. Dire l’histoire, déconstruire mythes et préjugés, entrevoir demain fraîchement sorti aux éditions du Cerisier. Historien, enseignant, il est aussi un militant indéfectible depuis plus de cinquante ans pour une paix juste entre Palestiniens et Israéliens.

Ci-dessous, découvrez un extrait de l’introduction.

L’idée de ce livre est née des constats empiriques suivants :

– Dans le monde occidental, nombreuses sont les personnes qui, pourtant intéressées par le conflit israélo-palestinien, le trouvent compliqué et affirment ne pas y comprendre grand-chose.

– Ces mêmes personnes le perçoivent souvent comme insoluble. J’estime au contraire que, même si sa très longue durée en fait une histoire pleine de péripéties et de rebondissements, il est tout à fait explicable. Et qu’il peut être résolu.C’est ce que j’ai voulu prouver par le présent essai.

Déconstruire les mythes, en revenir aux fait

Je suis persuadé que l’impression de grande complexité, qui rend souvent ce conflit énigmatique aux yeux de bien des gens dans cette partie du monde, a comme cause majeure l’influence dominante dans les médias de masse d’une vision de celui-ci très marquée par le sionisme devenu l’idéologie officielle de l’État d’Israël. Du fait de cette prééminence idéologique, les faiseurs d’opinion font généralement passer pour légitime la prétention de l’État d’Israël à se vouloir « État juif », alors qu’environ 30 % des citoyens de cet État, dont 20% de Palestiniens, ne sont pas juifs. Et même comme « l’État des Juifs du monde entier », donc accueillant pour toutes les personnes considérées comme juives par cet État mais refusant le droit au retour des exilés et de leurs descendants. Ils parviennent à faire passer ces prétentions pour incontestables et indépassables ; et pour antisémites et adeptes de la « destruction d’Israël » ceux qui les remettent en question.

Ce « sionisme d’État » tend logiquement à promouvoir, avec un succès certain, une vision valorisante d’Israël et à justifier les décisions politiques de ses dirigeants, donc à édulcorer, passer sous silence, voire nier des réalités dérangeantes, en particulier les conséquences désastreuses pour l’ensemble des Palestiniens de l’obsession sioniste de faire tout pour que la citoyenneté israélienne soit réservée très majoritairement aux Juifs.

Pour appréhender correctement le conflit israélo-palestinien, il faut s’affranchir de cette vision-là et aller au plus près des faits. C’est pourquoi la majeure partie de cet essai est consacrée d’une part à la description concrète des conséquences de la mise en œuvre du projet sioniste pour les Palestiniens, d’autre part à la description et l’analyse critique de l’idéologie sioniste ainsi qu’à la déconstruction des mythes qu’elle véhicule. Des préjugés concernant les Juifs font également obstacle à une vision claire du conflit. Je me suis donc aussi attaqué à leur déconstruction. Pour déboucher finalement sur la recherche de solutions. (…)

Le livre peut être obtenu dans n’importe quelle librairie ou directement chez l’éditeur, sans frais d’envoi (Prix : 18,80 €) Des exemplaires seront par ailleurs prochainement disponibles à l’UPJB.

© Photo : Véronique Vercheval, Bethléem entre mythe et réalité.