Ce lundi 27 janvier, l’Association pour la Mémoire de la Shoah commémorait les 75 ans de la libération d’Auschwitz par une action devant le Parlement de la Région bruxelloise rue du Lombard. Il s’agissait, par le nettoyage des 6 stolperstein (« pavés de mémoire ») qui s’y trouvent, de raviver symboliquement la mémoire. Il se fait que parmi les 6 pavés, 4 sont le fait de la famille Preszow dont vous pourrez lire et entendre les interventions de Gérard et d’Elias, membres de l’UPJB, avant que les chefs de groupes parlementaires (à l’exception du Vlaams Belang) et les responsables de l’AMS ne prennent à leur tour la parole.
« Ce sont nos grands-parents paternels Herszel Preszow et Ruhla Putersznit qui habitaient ici, ainsi que notre tante Esther et son fils de trois ans, Salomon, notre cousin.
Je ne vous cacherai pas que chaque fois que je vais au centre ville, je viens leur faire un petit coucou. Et j’essaie d’imaginer ce que ça aurait pu être d’avoir des grands-parents. Et parfois, je me tiens un peu à l’écart pour voir s’il arrive que des personnes achoppent sur les pavés de laiton. Je dois bien dire que, le plus souvent, le pavé est foulé sans qu’on y prenne garde…
Ils sont arrivés en 1929 à Bruxelles. Ils venaient d’une petite ville polonaise, non loin de Katowice, nommée Bendzin, pas loin non plus d’Oswiecim. Arrêtés ici même en 1942, ce fut, pour toujours et à jamais, retour case départ…
Les pavés donnent une sépulture et un nom. Ils aident à rétablir une continuité entre les vivants et les morts. Ils donnent mémoire à la ville. Ils joignent l’intime à ce qui appartient à tous. Vecteurs d’émotions, ils sont aussi points d’appui de la connaissance, sans quoi toute commémoration est vaine! Cela s’est passé ici, parmi nous, conçu et exécuté par des humains comme nous.
À cette occasion, je voudrais saluer la mémoire de l’historien de la solution finale en Belgique, Maxime Steinberg, qui, inlassablement, y a consacré sa vie. »
Gérard Preszow
Elias Preszow
crédit vidéo : C. B.