Pessah vu de gauche

« Pessah » (en hébreu) ou « peysekh » (en yiddish), c’est la Pâque juive. Pâque au singulier, comme chez les chrétiens orthodoxes. Mais ici, il ne s’agit pas d’évoquer la crucifixion puis la résurrection de Jésus, mais la sortie des Hébreux d’Égypte, sous la conduite du Moïse, et la fin de l’esclavage auquel ils étaient réduits.

Contrairement à la plupart des fêtes musulmanes et chrétiennes qui rappellent des épisodes de la vie d’un seul personnage (Mohammed ou Jésus) ou de ses proches, le véritable héros des fêtes juives est le peuple. Ce qui ouvre la possibilité d’une pluralité d’interprétations de ces fêtes, qui peuvent alors rassembler des croyants et des non-croyants.

Point commun de toutes ces interprétations : « nous nous souvenons que nous avons été esclaves en Égypte ». Mais à partir de là, celles-ci divergent. La lecture nationaliste complètera ainsi : « … et donc, pour ne plus jamais être esclaves, il faut que nous soyons du bon côté des fusils et que ce soient les autres qui plient ». La lecture progressiste et universaliste complètera autrement : « … et donc nous n’accepterons plus qu’aucun peuple ne soit réduit en esclavage, et surtout pas de notre fait ».

Au vu de cette évocation toujours aussi actuelle, Pâque est devenue pour l’UPJB la fête majeure du calendrier juif, avant Hanukkah, Pourim ou Yom Kippour. Depuis plus d’un siècle, la tradition laïque l’a reprise à son compte, en léger décalage avec le calendrier religieux. Elle se fête sous la forme du « seder », repas ritualisé rythmé par un récit dont le noyau est immuable, mais qui est régulièrement enrichi pour être en résonance avec le monde d’aujourd’hui.

L’UPJB organise son « seder » le samedi 21 avril. D’autres informations suivront.