Gaza : un cessez-le-feu fragile et sans aucune perspective
Réaction de l’Union Progressiste des juifs de Belgique au cessez-le-feu et au plan Trump
En ce moment, tous les otages israéliens en vie ont été libérés. Les bombardements israéliens auraient dû s’arrêter, mais, au moment de publier ce communiqué, ils avaient déjà repris. Ce ne sera pas la première fois qu’Israël viole un cessez-le-feu. Cette rupture vient troubler les scènes de réjouissance à Gaza et à Tel Aviv, que nous aurions voulu partager jusqu’au bout. La mise en œuvre du « plan Trump » commence mal. De toute façon, ses propositions ne mènent ni à la Paix ni à la Justice.
Seule une petite partie des prisonniers politiques palestiniens — moins de 2000 sur un total d’environ 11 000 –, pour la plupart emprisonnés sans jugement ou sur décision de tribunaux militaires illégaux – ont été relâchés en échange des otages du Hamas. La situation de ces prisonniers – et la manière dont ils sont maltraités – mérite autant de considération que celle des otages israéliens. Parmi ces prisonniers relâchés ne figurera pas Marwan Barghouti, que tous les observateurs considèrent comme la figure la plus à même de réunifier le peuple palestinien autour d’un agenda de Paix et de Justice.
L’incertitude demeure sur quelques points clés : l’ampleur du retrait de l’armée israélienne et l’effectivité de l’ouverture à une aide alimentaire et sanitaire suffisante. Israël garde en main toutes les clés de ce qui reste une prison à ciel ouvert et on peut faire confiance à Netanyahou pour bloquer toute avancée humanitaire et même revenir en arrière au moindre prétexte, comme on vient d’en avoir la preuve.
Quant à l’avenir de la bande de Gaza, personne ne peut vraiment prendre au sérieux la proposition de Donald Trump d’une autorité qu’il présiderait lui-même et dont la direction exécutive serait confiée à un personnage aussi discrédité que Tony Blair. Qui peut imaginer que l’avenir de la Palestine en général et de Gaza en particulier puisse s’envisager en maintenant le peuple palestinien sous une telle tutelle ?
La constitution d’un hypothétique État palestinien dont la reconnaissance fut au centre des débats de la dernière assemblée générale de l’ONU est renvoyée aux calendes grecques. Israël garde toutes les coudées franches pour approfondir la colonisation rampante et l’annexion de fait de la Cisjordanie. La mise à l’écart du Hamas est supposée acquise, tandis que le gouvernement israélien d’extrême droite est renforcé dans sa légitimité alors que son Premier ministre est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Pas un mot non plus sur les autres entorses au droit international qui font obstacle à la mise en œuvre de la « solution à deux États » à laquelle l’Union européenne se déclare attachée : l’annexion de Jérusalem et du plateau du Golan, l’apartheid qui frappe le peuple palestinien dans toutes ses composantes, le refus du droit des réfugiés au retour ou à de justes réparations.
Malgré le talent d’esbroufe du président états-unien, ce plan n’ouvre aucune perspective honorable sur le long terme. Pour le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien dont l’UPJB est une composante, aux côtés d’une part croissante des populations juives du monde entier, il importe de maintenir la pression sur notre gouvernement et sur l’Union européenne jusqu’à la mise en place de sanctions susceptibles de forcer Israël à se conformer aux décisions des cours internationales de Justice.
Bruxelles, lundi 20 octobre 2025
Appel à manifester : mobilisation nationale le 16 novembre
Dans la continuité de la mobilisation et pour maintenir la pression, nous serons présents et relaierons l’appel à la manifestation nationale en solidarité avec la Palestine, le dimanche 16 novembre.