[CINÉMA] Le sourire du chat

Vendredi 5 décembre à 20h15 à l’UPJB, projection du film « Le sourire du chat » réalisé par Mario Brenta et Karine de Villers.

Synopsis court

Le sourire du chat est un regard sur la réalité telle qu’elle apparaît aujourd’hui dans les rues et dans les villes comme une image de la crise et du déclin de la société occidentale à l’ère de la mondialisation entre richesse extrême et extrême pauvreté, entre homolo- gation et perte d’identité, entre réalité et illusion. Rien qu’une grande fable, une déception, un mensonge collectif dont la représentation de la vie quotidienne n’est rien d’autre la métaphore inquiétante. Aussi inquiétante que le sourire du Chat du Pays des Merveilles.

Synopsis long

En Occident, la crise sinon la fin des idéologies et des croyances, à part les fétiches du pouvoir, de l’argent, de la technique, ont laissé l’homme seul avec lui-même, dans un protagonisme absolu et auto-référentiel, qui le plonge dans la solitude. Solitude de laquelle il tente de s’extraire avec un faux sentiment d’égalité, de rapprochement et de communion avec l’autre à travers une homologation dont le prix à payer est la perte de sa propre individualité. Une robotisation de l’homme (l’homme devenu machine au service de la machine) se profile de plus en plus, au point d’aboutir au narcissisme de masse fier de ses propres créations humaines dont il n’est plus l’utilisateur mais le fidèle inconscient serviteur, sinon l’esclave.

Ceux qui n’acceptent pas les règles du jeu ou qui sont hors jeu (sans-abris, mendiants, vagabonds, migrants) sont chassés de la société, du groupe, de la tribu, de la grande famille universelle anonyme et sont contraints à vivre (survivre) aux marges de la société, dans un individualisme d’exclusion qui est lui aussi d’une solitude extrême. Ils sont alors tolérés par une attitude faussement humanitaire en tant qu’habitants d’un monde parallèle réel mais qu’on veut invisible comme une sorte de décharge, d’énorme poubelle, lieu d’accumulation et de dispersion de l’humain. Et ceux qui, à l’ombre des guerres (économiques ou politiques) se présentent pour la première fois en tant qu’exilés en quête d’une dignité humaine en sont également exclus, refusés, rejetés dans une interminable attente d’un éternel présent sans avenir, dans lequel la réalité est bannie pour faire place à une autre réalité qui n’est que pure illusion.