Le 5 décembre, le cinéma Nova vous propose une soirée « Résistances anticoloniales en Israël ? » avec des extraits du film en cours de réalisation de Frédérique Devillers, un exposé par Eitan Bronstein et un concert d’Elik Harpaz & Haya.
Avec des yeux distants, la société israélienne peut sembler profondément paradoxale. D’un côté, d’importantes manifestations réclamant la libération des otages et la fin de la “guerre” à Gaza. De l’autre, des sondages révélant un soutien massif au projet de déportation des Palestiniens. En réalité, le fait colonial est peu reconnu et peu critiqué à l’intérieur de cette société, malgré l’engagement quotidien de nombreux groupes luttant pour les droits humains, contre l’apartheid ou le colonialisme. Cette soirée sera l’occasion de mieux connaître cette constellation d’activistes très minoritaire, certes, mais très active et essentielle.
19: 00 — Rushes + Talk
Yerida Should I Stay or Should I Go

Frédérique Devillez arrive à Tel-Aviv après la mort de sa grand-tante, résistante pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle revient sur les traces d’une famille dont elle découvre le glissement vers le silence et l’acceptation de la « guerre » à Gaza. Isolée, elle part à la rencontre d’activistes qui refusent la haine et s’opposent au génocide. Entre errance, deuil et révolte, « Yerida Should I Stay or Should I Go ? » est un film en cours de réalisation qui interroge une question universelle : faut-il rester ou partir quand un pays bascule dans le fascisme ? Entre intime et politique, mémoire et engagement, la réalisatrice cherche à comprendre pourquoi certains se taisent quand d’autres disent non. Elle nous présentera une sélection de rushes de ce film à venir.
Suivi d’une rencontre Eitan Bronstein
Eitan Bronstein a émigré en Israël à l’âge de 5 ans. Il y a servi dans l’armée, avant de refuser à trois reprises de faire son service de réserve au Liban et en Cisjordanie. En 2001, il a fondé Zochrot, une organisation qui promeut la prise de conscience de la société juive israélienne à l’égard de la Nakba, en tant que fait historique impliquant une responsabilité et une réparation, mais aussi comme processus toujours en cours qu’il s’agit d’arrêter. Vivant désormais à Bruxelles, il anime De-Colonizer, un centre de recherche alternatif qui offre un espace de réflexion sur la décolonisation de l’identité israélienne. Il dressera pour nous un panorama des ONG et groupes actifs en Israël pour l’égalité des droits, en détaillant leurs convergences et divergences idéologiques, notamment par rapport au colonialisme. En anglais.
>> Vers le site de l’évènement
21:00 — Concert
Elik Harpaz & Ayah

Elik Harpaz est musicien et artiste performeur. Il se présente comme un enfant de la Palestine occupée, qui s’est déprogrammé lui-même de l’endoctrinement sioniste. Il milite aujourd’hui pour l’égalité et la liberté de tous les habitants entre le fleuve et la mer, à travers l’art, la musique et le podcast. Ayah est chanteuse, autrice-compositrice, guérisseuse par la voix et enchanteresse du son. Sa musique puise dans les enseignements d’une spiritualité décolonisée et dans ses propres racines juives. Ensemble, Elik et Ayah interprètent des chansons écrites avec un sentiment d’urgence — celui qu’il est des moments où l’art ne peut pas se taire. Leur bien nommée « Genocide Song », que Blanche Gardin a contribué à faire connaître, sera au répertoire de leur premier concert en Belgique, aux côtés d’autres morceaux de justice et d’amour, contre la guerre, le colonialisme et le génocide.
>> Vers le site de l’évènement
