
projections sur le thème : La Synagogue de Satan.
Le 7 décembre 2024, les principales autorités théologiques et politiques de
la France, dite Fille aînée de l’Église catholique, ont procédé conjointement à la réouverture fastueuse de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Qui aurait la naïveté d’y voir la concrétisation du respect mutuel exigé par l’œcuménisme de Vatican II (1962-1965) ou de la séparation de l’Église et de l’État comme idéal républicain ? Où est donc resté ce «
devoir de chercher la vérité », comme base du destin commun, quand un silence « assourdissant » entoure la confrontation qui demeure entre les figures de l’Église triomphante et de la Synagogue de Satan sur la façade de la cathédrale restaurée ?
L’Europe n’avait-elle précisément vu se développer la notion politique de l’antisémitisme après la fin prématurée du concile Vatican I (1869-70), notion qui prit le relais de 1800 ans de querelles religieuses au profit de l’affrontement des nationalités modernes.
Pour en sortir, ne serait-il pas grand temps de changer les paramètres de nos constructions sociales ? Sur les religions et les nations, que peut-on fonder d’autre que des guerres perpétuelles ?
Durant 25 ans, entre 1869 et 1894, les pays européens se sont forgé un ennemi intérieur commun, le Juif errant (dispersé), à renvoyer dans sa patrie « historique », dans un Orient imaginaire, dont les puissances européennes (Grande-Bretagne, France, Allemagne) croyaient pouvoir disposer à leur guise. De l’Alliance Israélite universelle (1860), au Sionisme (1897), les Juifs « réels » se sont cherché une place dans cette politique dont ils étaient essentiellement les jouets. Pour les « chrétiens », ils ne formaient plus que la « Synagogue de Satan ». Deux Guerres mondiales et une crise planétaire après, le monde s’est élargi à la planète. Jamais l’humanité, dans son histoire millénaire, n’a grandi aussi précipitamment.
