Pour clôturer le cycle sur « La Shoah dans le cinéma d’Europe de l’Est. 1944-1968 », nous vous proposons le film « Père » d’István Szabó. Voici ce qu’écrivait dans le « Monde » Jean-Claude Buhrer à l’occasion de sa présentation au festival de Locarno.
« Avec le Père, son second long métrage (grand prix du Festival de Moscou), Istvan Szabo poursuit sa quête très personnelle de la vérité et s’interroge avec lucidité sur sa génération marquée par les séquelles de la deuxième guerre mondiale, et surtout par les événements de Budapest en 1956. Reflet d’un drame intérieur, le film de Szabo met en scène un jeune homme obsédé par ses souvenirs. Son père est mort immédiatement après la guerre – alors qu’il était tout enfant, – et a marqué profondément sa vie. Plus tard, à l’Université, il est amené à prendre conscience de ce que fut réellement son père et à se défaire d’une certaine légende qui l’avait aidé à vivre.
Il est difficile de résumer sommairement un film qui frappe par sa richesse et sa dimension spirituelle. Mais on peut relever, néanmoins, les qualités des acteurs choisis avec sûreté et dirigés avec maîtrise. Les longueurs que l’on pouvait déceler dans la première œuvre de Szabo, l’Age des illusions, ont, cette fois, disparu. Le style est devenu plus dépouillé tout en gardant de la fraîcheur, tandis que les mouvements de caméra ont gagné en assurance et en puissance ».
István Szabó est un réalisateur, scénariste et dramaturge hongrois, considéré comme l’un des plus grands cinéastes d’Europe centrale. Il est né dans une famille juive de Budapest le 18 février 1938. Il a commencé sa carrière dans les années 1960, dans le contexte de l’écrasement de l’insurrection populaire de 1956 par l’armée soviétique.
