Contre les attentes de Kremlin, l’Ukraine continue à résister efficacement aux forces d’occupation depuis environ 1000 jours. Si le rôle de la mobilisation populaire, à travers les innombrables initiatives bénévoles qui ont parsemé le pays, a souvent été souligné, nous ne disposons encore que de peu de travaux sur son organisation concrète. Comment les hommes et les femmes des classes populaires s’engagent dans le mouvement de solidarité avec l’armée et les populations civiles touchées par la guerre? Comment s’organisent-ils face à l’agression russe, quelles sont leurs motivations, leurs préoccupations, leurs activités et leurs modes de fonctionnement ? Quel est le degré d’autonomie de leurs initiatives? Quels rapports entretiennent-elles avec l’État et les pouvoirs locaux, les partis politiques, les syndicats, les ONG internationales et locales dirigées par les classes moyennes et supérieures ?
Daria Saburova a effectué une enquête de trois mois à Kryvyï Rih, grand centre d’extraction minière et de métallurgie situé dans la région de Dnipro. Elle vient de publier un livre “Travailleuses de la résistance. Les classes populaires ukrainiennes face à la guerre”. Ce livre accorde une place centrale aux femmes des classes populaires qui, bien que souvent russophones et opposées au mouvement du Maïdan, se sont engagées dans le bénévolat pour soutenir les combattants ukrainiens. Tandis qu’une partie de la gauche occidentale refuse ou néglige la solidarité avec l’Ukraine au nom de considérations géo-politiques, les couches populaires en Ukraine se battent contre l’occupation russe et pour une Ukraine plus sociale, plus égalitaire, plus démocratique.
Daria Saburova est née à Kyiv en 1989. Elle est doctorante en philosophie en France et membre du Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine (RESU).
Nous vous invitons à lire ou relire cet article de Catherine Samary, publié dans la revue Les Possibles (Numéro 40 – été 2024).
Conférence organisée en collaboration avec le Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine.
