S’il faut en croire Charles Michel notre Premier ministre, un spectre hante toujours l’Europe et en particulier la Wallonie: le spectre du communisme. Aujourd’hui chez nous, il prend la forme d’un parti réformiste certes radical mais non plus révolutionnaire, le PTB. Mais que reste-t-il de la révolution et du communisme cent ans après la révolution d’octobre ? Une révolution qui ne déboucherait pas sur le totalitarisme, est-ce possible ? Une question lancinante pour ceux et celles qui continuent à se poser la question d’une alternative au capitalisme.
Si la révolution d’octobre – avec ses péripéties, ses débats, ses espoirs et ses désillusions – reste une abstraction pour la jeune génération, elle a marqué profondément le rapport à la politique et au monde des générations d’après-guerre et de mai 68, et, parmi eux, en particulier des Juifs. Il y eut ceux qui, venant des shtetls à l’Est, se sont engagés corps et âme dans les combats antifascistes qui ont marqué le siècle dernier : d’abord aux côtés des brigades rouges d’Espagne, ensuite dans la Résistance au nazisme. Pour les militants juifs, le Parti Communiste fut non seulement l’espoir d’un monde meilleur sans exploitation et sans racisme mais également une famille se substituant à leurs parents disparus. Le paradis soviétique, on y croyait dur comme fer.
Mais les crimes et l’antisémitisme de Staline, étalés au grand jour lors du fameux Rapport Khrouchtchev, ont fini par avoir raison de leurs illusions. Ensuite il y eut mai 68 ou la tentative de réinventer la révolution, tout en revenant aux « fondamentaux ». Aujourd’hui, malgré la défaite de ces révolutions qui ont marqué le XXème siècle, la quête d’un monde plus humain n’a pas cessé d’engendrer de nouvelles luttes et de nouvelles pistes de réflexion. Dans ce numéro nous sondons ce qu’il reste de cet élan parmi les Juifs progressistes. Plusieurs générations témoignent …
En plus des articles consacrés à cet anniversaire d’octobre 17, vous trouverez, disséminés dans ce numéro, quelques « fragments » où des lecteurs nous livrent ce qui constitue pour eux la plus belle citation révolutionnaire. Où la politique croise l’intime …