Je souscris totalement à ce que dit Henri Goldman (dit Marca !) dans sa contribution à « Expressions croisées ».
J’y ajouterai une approche qui m’est propre.
Il m’a été peu coutumier d’être amené à m’exprimer publiquement en tant que Juif.
Cette part de mon identité m’est importante. Je n’ai jamais eu à la cacher ni à la clamer autour de moi.
Mais ce fut pourtant le cas lorsque j’étais président de l’UPJB et donc amené, à ce titre, à représenter l’organisation vers l’extérieur.
Comme lors de nombreux meetings, à côté d’autres représentants de la gauche belge ou dans les écoles, à titre personnel, et en complicité avec Nadia Farkh de l’ABP.
Dans chacune de ces occasions, je m’identifiais et j’y prenais la parole en tant que Juif.
Et donc, du coup, en tant que Juif de gauche défendant une position politique spécifique et différente de celles des autres organisations juives en Belgique. Spécifique et différente puisque m’exprimant au nom de la seule organisation juive à ne pas faire partie du CCOJB.
Je me rappelle notamment, lorsque, invité par un congrès du parti Ecolo (et seul Juif à la tribune !), j’avais commencé mon intervention par : « Ce n’est pas bien que Juif, mais parce que Juif que … ». Et c’est ainsi que j’ai pu ensuite développer le positionnement de l’UPJB vis-à-vis de la cause palestinienne et de la politique du et des gouvernements israéliens.
Avoir été horrifié par l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre, c’était bien sûr en tant que citoyen, mais aussi et, sans aucun doute surtout, en tant que Juif avec, dans les tripes, cette histoire collective des pogroms de sinistre mémoire !
Il en va de même pour l’antisémitisme qui resurgit violemment en France, en Allemagne ou en Belgique.
Je suis glacé et effrayé par ces étoiles de David peintes sur les murs qui font penser aux pires heures de la seconde guerre mondiale et à cette part importante de ma famille qui a été assassinée à Auschwitz.
Enfin, à l’inverse, quand Netanyahou déclare que sa guerre contre le Hamas protège les citoyens israéliens tout autant que les Juifs du monde entier, j’ai envie de redire et de crier : « Pas en notre nom ! »
Et c’est en tant que Juif, parce que Juifs, que nous avons à le crier !
Jacques Ravedovitz
