De janvier à juin 2025, l’UPJB projette un cycle de films : « Regards juifs dans le cinéma d’Amérique latine ».
Dans ce cadre, nous projeterons le film « Le fils d’Elis » le dimanche 16 février à 16h
Au coeur du quartier juif de Buenos Aires, une comédie douce-amère de Daniel Burman
Une galerie commerçante un peu déglinguée, où se font face, en promiscuité, des boutiques désuètes, une lingerie, un salon de coiffure, une agence de voyage… Une majorité de Juifs, mais aussi, une touche de diversité, en minorité, Italiens et Coréens. C’est dans ce microcosme, que déambule Ariel, la trentaine, aspirant architecte, provisoirement aidant de sa mère dans sa boutique de lingerie.Lassé de cet univers stagnant, comme en fin de course, Ariel rêve de l’Europe et quel meilleur moyen de pouvoir y émigrer qu’un passeport polonais.
Car c’est de Pologne que vient sa famille, fuyant les nazis. Par bribes, alliant humour et mélancolie, Daniel Burman accompagne l’errance d’Ariel, à la recherche de ses racines, de son identité. Entre une mère juive intrusive, quasi emblématique, un père, Elias, qu’il n’a guère connu, effacé du tableau, depuis son départ héroïque en Israël pour participer à la guerre du Kippour, le puzzle se complète, mais provisoirement, car les apparences sont trompeuses.
Mais la saveur du film réside dans ce défilé de personnages farfelus, dont les commerces périclitent et qui jamais ne se découragent, quitte à imaginer des plans foireux, des investissements mirobolants, comme Joseph, le frère d’Ariel, qui finit par faire venir une abeille reine du Canada pour produire du miel !
Entre situations burlesques, irrésistibles, et touches d’émotion, comme lorsque la grand-mère chante en yiddish,Daniel Burman nous offre un film à multiples facettes, où certains personnages crèvent l’écran et d’autres, plus discrets, quasi mutiques, gardent leurs secrets. Et dans le rôle d’Ariel, un jeune acteur, Daniel Hendler, réellement habité, au charisme impressionnant, qui exprime, quasi en intériorité, toute la gamme des doutes, des questions, mais aussi des espoirs ténus.